Le Conseil national d’A&I UNSA réuni le 20 septembre 2023 fait le constat accablant des dysfonctionnements multiples qui frappent en cette rentrée l’administration du système éducatif :
- mise à disposition d’outils inaboutis (RenoiRH, Op@le) qui génèrent souffrance au travail et risques de rupture de paiement de salaires et d'aides sociales aux familles
- bien trop souvent, incapacité de l’Etat employeur à recruter et à stabiliser des personnels compétents dans la filière administrative (centaines de postes non pourvus dans les académies).
Le ministre de la Fonction publique veut par force de loi permettre à l’administration de porter plainte en défense de ses agents vis à vis des agressions extérieures.
Face aux risques psycho-sociaux qui frappent nos collègues trop souvent murés dans le silence, le législateur serait bien inspiré d’autoriser en parallèle les mêmes droits aux syndicats pour défendre en toutes circonstances ces mêmes agents contre leur propre employeur.
Dans ce contexte délétère, l’administration peut, plus que jamais, prendre le visage d’un monstre froid.
Le tragique exemple du suicide d’un élève a jeté récemment une lumière rétrospectivement cruelle sur la réponse apportée à une famille désormais dans le chagrin et le deuil.
Sans préjuger des résultats des enquêtes en cours, ne confondons pas la faute de l’administration avec ce que seraient les fautes personnelles des femmes et des hommes qui la composent.
Sans doute n’ont-elles, n’ont-ils fait qu’écrire ce que l’institution attendait d’eux.
En l’espèce, c’est cette institution qui privilégie l’auto-defense qu’il convient d’interroger et de réformer.
Le ministre a ordonné un audit.
Il appartiendra au ministre, chef de l’administration, de donner à cette administration, en toutes circonstances, les moyens d’avoir partout, toujours, pour toutes et tous, visage humain.
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