Le 14 mai, la circulaire « Réouverture progressive des écoles et des établissements d'enseignement » a été publiée au bulletin officiel de l’éducation nationale.
Dans sa nouvelle rédaction, la fiche N°3 ne fait plus de la présence sur site des personnels administratifs la règle puisqu’il est dit pour les personnels qui n’assurent ni l’accueil ni les activités d’enseignement que « le télétravail devra être priorisé lorsque cela est possible. »
A&I UNSA a donc été entendu et le ministre a tenu ses engagements. Qu’il en soit, sur ce point, remercié.
En effet, cette rédaction, qui n’est que le retour à la règle édictée par le gouvernement en affirmant "le télétravail devra être priorisé" fait apparaître en creux qu'il y a risque à venir sur site et que l'employeur, pour les personnels dont la présence est requise, doit couvrir ce risque par les moyens propres à garantir leur santé. Cette réécriture était donc nécessaire.
Est-ce suffisant ?
Non, parce que les moyens pour garantir a minima la santé des personnels ne sont pas là !
Durant la première phase de la crise, beaucoup de collectivités locales auront été d’une grande habilité politique. Abandonnant dans un premier temps les établissements et les personnels de l’État en retirant leurs personnels afin de les préserver, elles se présentent maintenant comme les partenaires indispensables de la reprise en organisant le retour de leurs personnels, tous dotés de protocoles, de fiches pratiques, d’équipements de protection individuelle (EPI) au nez et la barbe des agents de l’État en EPLE qui eux, y compris aujourd’hui dans certains collèges à J-3 de la reprise, n’ont rien ! Pire, ce sont souvent les adjoints gestionnaires et leurs équipes qui vont chercher et qui distribuent les EPI aux agents des collectivités, alors qu’eux-mêmes en sont privés !
Les collectivités locales ont parfois joué un jeu dangereux, certaines d’entre-elles ont sans doute voulu porter un coup contre l’État, qui aura démontré à certains moments de la crise ses faiblesses et ses contradictions, donnant du poids à des formules du type "Quand on décide depuis Paris, on est à peu près sûr de se tromper, mais quand on décide localement, on a de meilleures chances de se tromper un peu moins" … Ce n’est pas ainsi à notre avis que nous consoliderons l’Éducation nationale.
Il n’en reste pas moins que, nous concernant, c’est bien l’État employeur, agissant parfois dans la plus grande confusion entre niveau central et déconcentré, empêtré qu’il demeure dans un distinguo insupportable et insultant entre enseignants et non enseignants, entre personnels exerçant en services déconcentrés et personnels exerçant en EPLE, qui est responsable et coupable, encore plus lorsqu’il délègue sans vergogne ses responsabilités d’employeur aux équipes administratives des EPLE chargées de commander directement ce qu’il est incapable de fournir, au risque de créer d’inutiles tensions entre adjoints gestionnaires et chefs d’établissements au moment où toutes et tous doivent faire pour le mieux afin d’accueillir élèves et enseignants !
Lorsqu’un problème est compliqué, il faut savoir parfois recourir à une solution simple :
Comme ont su le faire les collectivités locales, l’État employeur doit fournir à TOUS les personnels, quels que soient leurs fonctions et leurs lieux d’exercice, les équipements nécessaires en quantité et en qualité suffisantes.
Au moment où certains collèges vont rouvrir et où les lycées reprennent leurs activités hors présence élèves, bon nombre de personnels administratifs des EPLE sont ulcérés de la manière dont ils sont traités, d’autant plus qu’ils viennent de découvrir que, à la suite d’une défaillance que l’État employeur, persistant dans l’impéritie, s’est bien gardé de corriger, qu’il va falloir gérer de nouveau les bourses de lycée au format papier !
Dans une telle situation, il ne faudra donc pas s’étonner que nos collègues, confrontés aux carences de leur employeur, recourent au registre « santé et sécurité au travail ». A&I UNSA les soutiendra.
Le ministre avait dans un courrier dit tout le bien qu’il pensait des personnels administratifs et s’était engagé à ouvrir avec A&I UNSA des discussions en bilatérale. Elles ont été interrompues du fait de la crise sanitaire. Nous comptons bien qu’elles soient reprises dans les meilleurs délais, en termes de réflexion sur les métiers, de rémunérations, de requalifications, tant cette crise aura fait la démonstration de l’importance des métiers de soutien et de logistique qui ne se limitent pas, dans une éducation nationale, au rôle des collectivités locales.