COMMUNIQUÉ :UN VOILE SUR LA LUMIERE ENTREVUE
Publié le 22 Décembre 2017
UN VOILE SUR LA LUMIERE ENTREVUE
Le 20 décembre 2017 a eu lieu le comité technique ministériel au cours duquel ont été présentées les créations et suppressions de postes pour la rentrée 2018.
S'agissant des personnels administratifs ou plus précisément des « personnels de soutien », qui comprennent également les ITRF, il s'agit de suppressions, sèches: -200.
Cette année, ces suppressions prennent pour A&I UNSA une résonance particulière.
Tout d'abord, parce que ce sont les premières depuis 2012.
Ensuite, du fait de la personnalité du ministre.
Jean Michel Blanquer n'est pas n'importe quel ministre.
Au delà des questions d'éducation, il est également un fin connaisseur de l'administration.
Lorsqu'il a pris la peine, chose rare, à l'occasion d'une audience, de dire qu'il attachait de l'importance à l'administration du système éducatif, nous l'avons cru.
Nous le croyons toujours.
Mais le politique en lui ne va-t-il pas tuer l'administrateur ?
Certes, les ministres ne décident pas seuls du budget, voté par la représentation nationale.
Mais c'est bien le pouvoir politique auquel il appartient qui a proposé ce budget et qui aujourd'hui contraint à nouveau "l'administration", c'est à dire nos collègues des services, administration centrale d'abord, académies ensuite, à un périlleux et ingrat exercice.
Certaines académies d'ores et déjà déficitaires, Aix-Marseille, Créteil, Grenoble, Lyon, Nantes, Versailles, le seront un peu plus.
Les EPLE, à l'heure où ils perdent le peu d'aide administrative qu'il leur restait encore avec les CUI, ne seront pas épargnés.
Avant même qu'une analyse de l'existant ne soit conduite, le pouvoir politique choisit de supprimer.
A l'heure ou le ministre visitant le rectorat de Rouen s'était voulu rassurant vis à vis des "personnels de l'ombre" alors qu'il lançait la mission sur les réorganisations académiques, à l'heure où nous pouvons partager certaines ambitions pour notre administration au service des élèves et des étudiants, ces suppressions, même attendues, jettent un voile sur la lumière entrevue.
Il est à craindre que dans le cadre d'action publique 2022, les annonces à venir soient encore plus sombres et que le voile se fasse plomb.
Les ambitions de réforme seraient-elles la simple rime d'une soustraction générale des politiques publiques ?
Ce qui fait la richesse d'une administration, d'une fonction publique, ce sont, avant d'être des "ressources humaines", des femmes et des hommes, avec leur vie.
Nous voulons croire encore que notre ministre ne l'a pas oublié, lui qui a marqué sa volonté d’une « gestion humaine des ressources ».
A&I UNSA, avec sa fédération, avec son union, se tiendra auprès de nos collègues pour le lui rappeler.
Pantin, le 21 décembre 2017
Jean-Marc Bœuf
Secrétaire général